« Véritable nid à crabes, le microcosme politique national englué dans la gastropolitique dispose tout de même d’une minorité potable d’acteurs politiques, dont Guy Nzouba-Ndama ».
Algorithme de résolution…
Ancien lieutenant politique du Mythique Président gabonais, Feu Hadj Omar Bongo Ondimba, Président-Fondateur du Parti Démocratique Gabonais (PDG), ancien parti Etat, Guy Nzouba–Ndama, à l’observation de la classe politique gabonaise aux affaires depuis les années 90, est l’un des rares politiques doté d’une vraie cohérence dans sa trajectoire politique. Une vertu qui, malheureusement, fait défaut dans l’écosystème politique national caractérisé, entre autres, par la gastropolitique, le contournement politique et la traîtrise politique d’un haut débit dévastateur pour le processus de démocratisation du Gabon.
Le Coup d’Etat militaire du 30 août 2023 soldé par la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba par le CTRI vient crédibiliser la faillite managériale de la classe politique gabonaise tous bords politiques confondus aux affaires depuis plus de 50 ans.
Toutefois, malgré l’échec de la gestion efficiente du Gabon par la vieille classe politique, il existe bel et bien en son sein une minorité d’acteurs politiques potables, à l’instar de Guy Nzouba-Ndama qui, contre vents et marées, ont su concilier la politique et l’éthique, des gens pas disposés à faire feu de tout bois pour s’accrocher au pouvoir ad vitam aeternam, ce au grand dam de la transformation conséquente de la communauté politique nationale.
Ancien vice-président du PDG, alors au pouvoir, Guy Nzouba-Ndama va, en 2009, suite au décès du Président Omar Bongo être injustement traité de tribaliste !
Et pourtant il suffit de faire un peu de recherche pour réaliser que cet homme politique dense a surtout fait la promotion des gabonais et gabonaises non originaires de sa province natale (Ogooué-Lolo), de son ethnie ( Pouvi) ou de son clan.
Accusé à tort ou à raison d’avoir soutenu l’élection Ali Bongo Ondimba, le fils du président disparu, à la Présidentielle de 2009, en violation de la ligne directrice du PDG, en matière de désignation du porte étendard du Parti à la Présidentielle, Guy Nzouba-Ndama va subir un bashing politique sans précédent de la classe politique gabonaise.
Et pourtant, sauf à nous prouver le contraire, toute la sémiotique politico-diplomatique prouve à suffisance que l’implication de la France officielle sous Nicolas Sarkozy afficha sa détermination à faire d’Ali Bongo le successeur du Président Omar Bongo. Cette réalité françafriçaine s’imposa à toute la classe politique gabonaise au point d’en faire d’une bouchée le légendaire discours du dernier PM d’Omar Bongo, lors des obsèques du mythique président gabonais au Palais du Bord de Mer, ce en présence de Nicolas Sarkozy et de l’ancien président français feu Jacques Chirac.
Eu égard à ce qui précède, le support de Guy Nzouba-Ndama envers Ali Bongo en 2009 fut tout simplement de la Real Politik.
Cohérent politiquement, Patriote, inquiet des dérives managériaux de la légion étrangère gravitant autour d’Ali Bongo , un entourage qui se comportait et agissait comme si le Gabon avait commencé en 2009 au point de tout saccager, de s’accaparer du PDG en chassant ceux-là qui, aux côtés du Président-Fondateur, donnèrent une âme et une culture politique au Grand parti de masse, Guy Nzouba-Ndama décida, entre autres, de claquer la porte de ce PDG frelaté, de ne plus soutenir Ali Bongo en 2016, d’incorporer la culture de l’opposition politique au sein du Parti Politique les Démocrates.
Déterminé à mettre un terme au règne d’Ali Bongo, Guy Nzouba-Ndama, candidat à la Présidentielle de 2016, va à la surprise générale, se désister au profit de Jean Ping, un Pdgiste devenu opposant conjoncturel au régime d’Ali Bongo Ondimba. La suite est connue de tous :
-Les Démocrates vont devenir la Première force politique de l’opposition au Parlement, au sein des collectivités locales.
Curieusement tous ceux qui l’ont accusé d’avoir soutenu Ali Bongo en 2009 se sont retrouvés aux côtés du fils de Ya Omar en 2016 !
Pis, en 2023, ils ont été complices de la modification de la constitution gabonaise en période électorale, ce dans l’optique de permettre à la Young Team déchue de diriger le Gabon, sous couvert du président Ali Bongo, diminué aux plans physique et cognitif, suite à son AVC !
N’eût été le Coup de la libération du 30 août 2023 ayant déposé la Young Team, ceux qui lynchaient Guy Nzouba-Ndama en 2009, devenus complices d’Ali Bongo en 2023, seraient encore aux affaires en ce moment aux cotés des usurpateurs qui écumaient le Palais du Bord de Mer !
Sage de la République ayant placé le Gabonais au centre de sa Praxis politique, Guy Nzouba-Ndama et son Parti politique les Démocrates ont décidé d’accompagner et de soutenir les militaires au pouvoir à Libreville, dans l’optique d’un parfait retour du Gabon à l’ordre constitutionnel.
Une fois de plus, tout observateur du landerneau politique national peut constater, pour le déplorer, que ceux qui, au sein de la vieille classe politique et de la société civile politisée ont rejoint Ali Bongo en 2016 après avoir reproché à Guy Nzouba-Ndama, d’avoir soutenu son arrivée à la tête du Gabon en 2009 , sont ceux qui, sous l’ère du CTRI, font feu de tout bois pour saboter le plébiscite de la nouvelle constitution lors du referendum à venir, une suite logique de leur sabotage du Dialogue National Inclusif d’avril dernier, de leur refus des recommandations et résolutions de cette grand-messe appelée à poser les jalons d’un nouveau contrat politico-social au Gabon.
Entre-temps, dans ce cénacle d’agitation gastropolitique, de chantage envers le CTRI, Guy Nzouba-Ndama, l’un des rares cartésiens de la vieille classe politique gabonaise continu à imprimer sa présence politique en mettant sa riche et dense expérience politique à la disposition du Nouveau Gabon en Chantier.
David Zang MENGUE