La messe de la Cérémonie de clôture de la 30ᵉ Conférence Épiscopale s’est déroulée le dimanche 29 janvier 2023 à la chapelle Saint Pierre non loin de la présidence de la république, une énième occasion pour l’Église catholique de s’exprimer sur la situation politique, sociale, économique et politique du Gabon et surtout pour lancer un message pour les élections de 2023.
L’église Saint Pierre de Libreville a fait son plein pour la clôture de la conférence épiscopale des évêques du Gabon que dirige actuellement le monseigneur Jean-Vincent Ondo Eyene, Évêque du diocèse d’Oyem. Au premier banc, se trouvait le premier ministre et son équipe gouvernementale, on pouvait également voir les personnalités politiques de tout bord et les acteurs de la société civile.
Comme lors des présentations des vœux au président de la République, l’allocution de l’archevêque de Libreville, Jean Patrick Iba Ba au nom des Confessions Religieuses, avait utilisé des termes forts pour rappeler au chef de l’État les maux qui minent la société gabonaise, dans le même élan, il avait appelé à la transparence électorale et à la sérénité, tout en soulignant le rôle important que doit jouer Dieu dans l’esprit de tout citoyen « Chacun doit servir le Gabon oui, mais en restant à sa place « .
Les mêmes paroles et la même vision ont été exprimés par le monseigneur Jean Vincent Ondo Eyene dans son homélie focalisée sur la vie des élections au Gabon. Le président du conseil épiscopal du Gabon, a appelé les hommes politiques à la prise en compte du choix du peuple. « Il est vrai que Dieu a créé le monde sans nous, mais il ne peut le changer sans nous ».
Dieu ayant placé l’Homme au centre de son œuvre, mission est d’œuvrer à préserver ce don de Dieu qu’est le Gabon. Ça ne sert à rien de remporter une élection, si les problèmes du peuple ne sont pas pris en compte. A souligné l’évêque d’Oyem dans son homélie.
À la fin de cette célébration eucharistique, le secrétaire général de la conférence épiscopale du Gabon, Michel Ange Bengone, a fait lecture d’une déclaration signée dès Évêques du Gabon, dans laquelle, ils rappellent les principes de la démocratie rattachés au bien-être des populations qui sont des protégés du Seigneur. Pour eux, chacun doit servir le Gabon, mais en restant à son niveau et en mettant Dieu est au niveau supérieur de notre vie.
Les multiples violences enregistrées lors des élections, occasionnant des pertes en vie humaine, ont été condamnées par les Évêques. « un mort est un mort de trop… Les années ne suivent, mais ne se ressemblent pas. 2009 n’est pas 2016 et 2023 ne sera pas 2016 ».
Ils ont également appelé à la prise de la conscience de la jeunesse très souvent utilisée pour les bases besognes. « Le Gabon a besoin d’une jeunesse consciente et courageuse (…) Dites non à l’homosexualité, à la corruption, aux promotions contre-nature, aux crimes rituels, … Faites confiance à Jésus-Christ ».
Dans cette allocution, les médias ont par ailleurs été mis en cause dans le traitement de l’information. L’église a exhorté la presse à être un acteur majeur dans le traitement de l’information des informations en pratiquant la loi de l’équilibre pour permettre au plus grand nombre d’avoir accès à la bonne information, pour le clergé du Gabon, la presse joue un rôle important au sein de la société, elle doit cependant travailler pleinement dans le respect de l’éthique et la déontologie.
Cette nouvelle sortie remarquable de l’Église catholique, autrefois critiquée par sa proximité avec le pouvoir, donne une lueur d’espoir à ceux qui se sentent déçu par le jeu électoral gabonais. Reste à savoir si et seulement si ces vœux de l’église seront pris en compte par le gouvernement.
Par /Simon Pierre BOUDOUHOU
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