Depuis l’avènement de la démocratie au Gabon, lors de la période électorale, l’Église Catholique s’est toujours montrée neutre dans les affaires politiques au Gabon, contrairement à cette année 2023, les hommes de Dieu de l’Église Catholique ont décidé de sortir de l’ombre.
Réunis en Assemblée générale il y a quelque jours, les évêques du Gabon, par le billet du président de la conférence épiscopale du Gabon, Mgr Jean-Vincent Ondo Eyene ont mis en garde la classe politique gabonaise, la société civile et tous les mouvements à vocation politique contre la démesure et l’idolâtrie du pouvoir.
Tout en exigeant la vérité des urnes en 2023.
« Je voudrais vous mettre en garde contre la démesure et l’idolâtrie du pouvoir. À quoi sert vraiment de gagner une élection si les droits fondamentaux de la personne et le salut des âmes sont compromis, vendus aux hypothéqués ? A quoi sert de vouloir même gagner les élections si ce n’est pas pour servir les Gabonais et permettre au Gabon de se développer ? » a indiqué le président de la conférence.
Ils se sont ainsi convaincus de transformer le Gabon afin d’en faire un « havre de vérité, de justice et de paix ».
À cet effet, ils ont invité les jeunes à ne pas se laisser manipuler et tromper par les vendeurs d’illusion et les promoteurs de contre-valeurs du monde présent. Et dire non à l’homosexualité, non à la pédophilie, non à la corruption, non à la compromission, non aux promotions contre-nature, non à la facilité. Pour les Évêques du Gabon, les jeunes constituent l’avenir de l’humanité.
Aux hommes et femmes de médias d’être véridiques, complets, honnêtes et convenables.
Pour certains hommes politiques du Gabon, à l’exemple de l’ancien Premier ministre et candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, Raymond Ndong Sima le message délivré par l’Église Catholique est à saluer, car selon lui, c’est précisément ce qu’on attend de l’Église, c’est-à-dire qu’elle dise ce que la conscience chrétienne recommande de faire.
Marcel Libama, syndicaliste et membre de la société civile, quant à lui a indiqué que c’était un message pour sortir le Gabon du cycle des affrontements, des morts, des pillages.
Aussi, pour le gabonais lambda, Jamais un Archevêque de Libreville ne s’était exprimé ainsi.
Rappelons qu’en 2016, des tensions avaient conduit le pays dans le chaos à la suite de la contestation des résultats des élections présidentielles, remportée par le président sortant, Ali Bongo, selon la commission électorale avec 49,85% de suffrages. S’était ensuivi l’incendie de l’Assemblée nationale et des marches de contestation.
En espérant que l’Église Catholique prendra ses responsabilités en condamnant les instigateurs et les récalcitrant à la démocratie, si le scénario de 2016 se reproduit…
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